- MAEGHT (FONDATION)
- MAEGHT (FONDATION)MAEGHT FONDATIInaugurée en 1964, la Fondation Maeght, reconnue d’utilité publique, est une donation à l’État d’Aimé Maeght (1906-1981) et de sa femme, éditeurs d’art et propriétaires d’une célèbre galerie de tableaux à Paris. Elle ne reçoit aucune subvention de l’État et doit subvenir à ses propres ressources. Son objet, lit-on dans ses statuts, est de recevoir, conserver, acquérir et exposer les œuvres d’art. Elle doit également donner aux artistes la possibilité de rencontres et de travaux en commun. Administrée par un conseil de onze membres, dans lequel figurent trois représentants des ministères de tutelle dont deux du ministère des Affaires culturelles et un du ministère de l’Intérieur, ses seules ressources, outre la grande générosité de ses donateurs, sont fournies par les droits d’entrée, de photographie et les ventes de la librairie. Ni galerie d’art, ni simple musée, la Fondation Maeght se veut une création collective, née de la collaboration des artistes avec l’architecte hispano-américain José Luis Sert, pour faire aimer et comprendre l’art de notre temps. Au milieu de sept hectares boisés d’une des collines de Saint-Paul à Vence, la Fondation est installée dans un ensemble de bâtiments, dont la conception architecturale est dominée par l’idée d’un dialogue permanent avec le paysage. La brique, la pierre, la terre cuite s’intègrent merveilleusement et sans heurt dans la nature méditerranéenne, et une ambiance intérieure neutre ne distrait en aucun cas le visiteur du but essentiel de l’ensemble, donner à voir et à aimer les œuvres d’art dans leur plus simple vérité. Un dédale, jalonné par des sculptures et des céramiques de Joan Miró, des mosaïques de Marc Chagall, de Tal Coat, de Georges Braque, la petite chapelle dépouillée dont les vitraux et les ardoises ont été réalisés respectivement par Braque et par Ubac, aident les promeneurs, qui gravissent la colline, à approcher dans un site exceptionnel les plus grands noms de l’art du XXe siècle. À l’intérieur, une série de salles d’exposition éclairées, grâce à un dispositif architectural savant, par la seule lumière du jour, s’articulent et s’ouvrent autour de patios, de jardins et de la grande cour centrale, ménageant ainsi cet échange perpétuel, voulu par les créateurs, entre le temple qui abrite l’œuvre d’art et la nature où l’homme se retrouve grâce à la présence envoûtante des sculptures d’Alberto Giacometti. Possédant une importante collection de peintures, de sculptures et de céramiques du XXe siècle (Arp, Bonnard, Braque, Matisse, Kandinsky, Léger, Calder, Hartung, Pol Bury, Chilida, Sam Francis, Michaux, Rebeyrolle, Soulage, Tapiès et bien d’autres encore), la Fondation en varie souvent la présentation, tandis qu’elle organise chaque année d’importantes expositions qui consacrent la gloire de certains grands artistes (Kandinsky en 1966, Miró en 1968, Calder et Matisse en 1969, Nicolas de Staël en 1972), de poètes (Pierre Reverdy, 1970, et René Char, 1972), d’écrivains (André Malraux en 1973) et présentent également de jeunes talents. Dans le domaine musical et chorégraphique, elle a également permis la création d’un certains nombre d’œuvres d’avant-garde en première mondiale. En 1974, à l’occasion du dixième anniversaire de la Fondation, Aimé Maeght offrait au nombre toujours croissant de ses visiteurs de nouvelles salles d’exposition, de nouveaux jardins où vont s’intégrer de nouvelles sculptures, une importante bibliothèque, des salles de réunion et un auditorium-théâtre de huit cents places, qui vont s’ajouter aux anciens bâtiments. Œuvre inédite, la Fondation Maeght est encore unique en France, où le mécénat artistique, comme le soulignait volontiers Aimé Maeght, est chose rare et difficile. «Ici», disait André Malraux, dans son discours d’inauguration, «est tenté quelque chose qu’on n’a jamais tenté: créer l’univers, créer instinctivement et par l’amour l’univers dans lequel l’art moderne pourrait trouver à la fois sa place et cet arrière-monde qui s’est appelé jadis le surnaturel.»
Encyclopédie Universelle. 2012.